La migraine est considérée comme un trouble neurovasculaire héréditaire dans lequel l’activation de la voie de la douleur (trigémino-vasculaire) entraîne la libération de neuropeptides de l’inflammation (tels que le peptide lié au gène de la calcitonine CGRP et la substance P).3 Les modifications des niveaux de sérotonine, d’œstrogène, de progestérone, de mélatonine et d’oxyde nitrique influencent également l’apparition de la migraine. Dans l’évaluation des céphalées qui nécessitent une IRM du cerveau, il faut tenir compte d’un changement significatif de la fréquence ou de la gravité des crises et de nouvelles caractéristiques cliniques telles que des changements dans la vision, la parole, la faiblesse musculaire, l’engourdissement et les picotements. Parmi les autres caractéristiques inquiétantes, citons un mal de tête soudain, abrupt et qui s’intensifie rapidement, une altération de la vigilance, une confusion et la présence de symptômes systémiques et de facteurs de risque de céphalées secondaires comme la fièvre, la perte de poids, le cancer ou une maladie rétrovirale5.
La migraine menstruelle cataméniale
La migraine menstruelle pure
Les migraines menstruelles peuvent être divisées en deux catégories : la migraine menstruelle pure et la migraine liée aux menstruations. Environ 14 % des femmes présentent une migraine menstruelle pure, c’est-à-dire une migraine uniquement associée aux menstruations, sans autre épisode au cours du mois.
La migraine liée aux menstruations
En revanche, la migraine menstruelle survient chez environ 60 % des femmes et se définit comme des migraines qui surviennent de façon constante au cours du cycle menstruel chez une patiente qui présente également des migraines à déclenchement non hormonal tout au long du mois.6 La Classification internationale des céphalées définit la migraine menstruelle comme survenant de deux jours avant le début des menstruations jusqu’à trois jours après le début des menstruations.
Traiter la migraine menstruelle
Lorsque la fréquence de la migraine est supérieure à 6 jours par mois, il faut envisager l’utilisation d’agents préventifs quotidiens (traitement de fond), tels que le propranolol, le topiramate et le valproate, afin de diminuer le nombre et l’intensité des crises.9 Pour les femmes qui ont des cycles menstruels réguliers et qui présentent une incapacité significative associée à la migraine menstruelle, il faut envisager une prophylaxie à court terme ou une mini-prophylaxie. L’objectif de la prophylaxie à court terme est de diminuer la durée, la fréquence, l’intensité et le handicap de la migraine menstruelle.
Les options comprennent l’utilisation quotidienne d’AINS (antiinflammatoires) ou de triptans à partir de 2 à 3 jours avant le début des règles jusqu’à 3 à 7 jours après le début des règles. Les effets indésirables associés à l’utilisation des triptans en prophylaxie de courte durée sont similaires à ceux observés lors de l’utilisation de ces médicaments en traitement aigu. Les traitements hormonaux peuvent modifier le cycle menstruel et, par conséquent, la survenue des migraines menstruelles.
Pilule contraceptive et migraine
Une autre approche consiste à utiliser des pilules contraceptives hormonales combinées de façon continue, en éliminant les pilules placebo pendant 3 paquets consécutifs et en éliminant les menstruations une fois tous les 3 mois. Pendant les semaines où les pilules placebo sont prises, les patientes peuvent alors être placées sous prophylaxie de la migraine à court terme. Des saignements irréguliers peuvent être une complication de ce protocole.6 Identifier le rôle que les fluctuations hormonales mensuelles jouent dans le schéma des céphalées d’une patiente et cibler le traitement sur ce schéma peut améliorer de manière significative le contrôle des migraines menstruelles.
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